C’est un fait divers. « Karim Alimi s’est donné la mort, ce
samedi 16 juin à son domicile à l'Ariana… était frustré face à la situation du
pays et avait même parlé de son suicide, chose que son entourage n'avait pas
pris au sérieux » …
Moi, je ne l’ai jamais connu ce
Karim. Mes amis l’ont connu et m’ont informé via facebook de sa
mort. Lui, peut être, m’a connu … mais,
à part une demande d’amis qu’il m’a envoyé avant sa mort… il y a rien entre
nous, sauf … un pays qui déprime. Un pays qui
nous fait mal …
J’écris ces lignes de Kasserine, la ville sinistrée
de la Tunisie. Kasserine qui me rappelle une amie yéménite activiste qui disait en
décrivant les villages de son pays « le Dieu n’est jamais passé par ici …
la grâce de Dieu n’a jamais connu ces lieux… ».
Pour nous, chère amie, c’est
différent ! le sacré nous a tués. Il nous a massacrés … le sacré nous tue
encore… par des armes à feu … par des barbes et des promesses d’un paradis … oh
combien lointain et pauvre en humanité …
(Chez Mabrouka Mebarek, mère du premier martyr
à Kasserine)
Elle pleure et me montre, pour la énième fois, la
photo d’un visage déformé. Lui aussi est mort. A l’époque, c’était aussi un
fait divers … Mohamed Amine Mebarki tué, le 8 janvier 2011, par … une bombe
lacrymogène … sacrée.
C’était le
jour où le sacré sur terre a ordonné de tuer.
Aujourd’hui, au nom d’un autre dieu, on donne l’ordre
d’oublier …
Elle pleure … puis se tait. Rien n’a vraiment
changé … sauf le sacré et le paradis qu’on nous promet.
Karim, je le connais. Je l’ai vu à Kasserine, à
Siliana, à Sidi Bouzid, à Gafsa, à Gabes et à Tunis … je l’ai vu dans les yeux malheureux
qui attendent une justice. Et elle ne vient jamais … je l’ai vu dans les
cadavres de ces insoucieux de la vie, de la mort et des menaces télévisées … je
l’ai vu dans les cris qu’ils ont essayé d’étouffer … dans les vidéos qu’ils ont
tout fait pour effacer ... Je l’ai vu en
moi… déprimé et consommé. Je l’ai connu et je continuerais à le connaître sans
le regretter …
Karim a le pouvoir de défier dieu. Il a le courage
de dire non à la mort. Karim a pris la décision de … disparaître et de créer
son paradis. Karim a ce que nous n’avons pas forcément.
Il a la liberté de rêver d’un paradis propre à lui…
un paradis qu’il a choisi …
Et loin du sacré, très loin de cette peur qui vous paralyse
et qui nous tue, le jour où vous
comprendrez les pourquoi du « disparaître », vous cesserez peut être
de classer notre suicide dans les faits divers.
il y a rien d’entre nous, sauf … un pays.
RépondreSupprimerça me tue ..
Prière de corriger les fautes d’orthographe pour un minimum de crédibilité.
RépondreSupprimerLigne 3 chose que son entourage n'avait pas prise au sérieux.
Ligne 5 à part une demande d’amis qu’il m’a envoyée avant sa mort
Ligne 6 il n'y a rien entre nous.
Ligne 8 Kasserine qui me rappelle
ligne 15 pour la énième fois
Ligne 26 Je l’ai vu en moi… déprimée et consommée
Ligne 19,28 Dieu (majuscule)
Titre,ligne 29,et ligne 33 disparaître (accent circonflexe)
Les fautes d’orthographe n'ont rien à voir avec la crédibilité!
Supprimerhttps://www.facebook.com/pages/Blogueur-tunisien-Ayari-Mohamed-Achref-/218674188179728
RépondreSupprimermerci mais je ne suis pas d'accord avec quelques corrections que tu me propose.
RépondreSupprimeret t'inquiète pas pour la crédibilité.
Je trouve dangereux que de sublimer l'acte de suicide et de le présenter comme un acte de courage.
RépondreSupprimerc'est magnifiquement écrit Henda, je partage ton émotion.
RépondreSupprimerreste à dire qu'il a baissé les bras trop vite, et qu'il ne faut JAMAIS baisser les bras.
Ses, vos, nobles idéaux peuvent encore triompher et ce n'est pas le moment de flancher.