Pourquoi BCE ne m’a pas convaincu ?
Alors que la Tunisie se prépare à ses premières élections démocratiques, la rue renoue avec les revendications. Une série de vidéos de l’ancien ministre de l’intérieur et juge, Farhat Rajhi, a laissé le gouvernement provisoire, seul, face à des révélations dangereuses montrant du doigt des complots, une manipulation et des mensonges …
Après un silence qui a duré trois jours, le Premier Ministre fait son apparition avec trois journalistes qui représentent la chaîne nationale et les deux chaînes privées Nessma TV et Hannibal TV. La réaction du peuple est mitigée entre ceux qui sont convaincus et ceux qui ne le sont pas. Je fais partie de ceux que Mr BCE les a provoqué par ses propos flous, et à la limite irresponsables.
Je commence par la visite de Rchid Ammar au Quatar. Le Premier Ministre trouve normal et légitime qu’un haut responsable de l’armée négocie des contrats de travail et cherche des solutions au chômage alors qu’un ministre du développement régional annule ses visites dans les régions et ne trouve pas un budget adéquat à ses projets « provisoires ».
Et les journalistes oublient de poser la question suivante : de quel droit, Rechid Ammar intervient dans des affaires économiques alors qu’il y a une guerre non déclarée sur les frontières tuniso-libyennes ?
Le première ministre ne m’a pas convaincu quand il a cherché des excuses à son Ministère de l’Intérieur. Il détourne la question, encore une fois, et ne parle que des journalistes agressés. Ces derniers, pour lui, ils se contenteront d’une simple lettre d’excuse. Et le reste des manifestants ? Ils sont, d’après BCE, des fouteurs de troubles qui agressent la police… sans commentaire.
BCE m’a vraiment déçu lorsqu’il a commencé à menacer le peuple. Sécurité ou liberté ? Démocratie ou économie ? Des élections ou des manifestations ? Cette politique de chantage n’est pas digne d’un gouvernement provisoire qui a promis à un peuple révolté de mener à bien sa révolution.
Les liens que le gouvernement et médias font entre sécurité et liberté sont erronés. Car pour instaurer la sécurité, il faut instaurer la confiance. Pour garder la sécurité des citoyens et des biens, la police doit faire correctement son travail … est ce que ma liberté d’expression est la raison pour laquelle des casseurs ont trouvé le champ libre à des actes de crimes ? Ou est ce que l’absence des policiers centralisés sur l’Avenue Habib Bourguiba en est la raison ? la réponse est évidente mais malheureusement pas pour tout le monde…
Béji Caid Essebsi a parlé des élections. Sachant que le Premier ministre sait depuis des mois que la date prévue est très prématurée, il continue à promettre de les maintenir. Il insiste, par ailleurs, que si la date ne serait pas respectée, ça ne sera pas de sa faute mais celle de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de réforme politique et de transition démocratique. Cette dernière, selon lui, a pris énormément de temps à discuter le code électorale.
Et là, aucun journaliste n’a eu la présence d’esprit pour d’objecter par une précision très nécessaire : la haute instance a pris deux semaines uniquement pour voter le code électoral. Alors que le gouvernement provisoire prend, jusqu’à là, plus qu’un mois et deux semaines pour officialiser le code. Dans cette affaire, deux questions s’imposent : pourquoi tout ce temps pour promulguer le code électorale ? Pourquoi accuser directement et sans fondement logique la haute instance de bloquer les élections ?
Mais j’ai oublié de parler de l’affaire Farhat Rajhi. Même si je comprend la colère de BCE contre ce petit ministre qui a grillé le gouvernement, l’armée et les amis proches du pouvoir, je ne peux pas tolérer les insultes du Premier Ministre. Traiter Rajhi par tous les noms me semble irresponsable. Et je ne comprends pas comment ni pourquoi un haut responsable se permet ce qu’il interdit aux autres. Car si le PM se tolère la diffamation et la bassesse dans son discours, qu’attendons nous alors des autres responsables, des médias, des partis politiques ou encore de la rue ?
Finalement Béji Caid Essebsi n’a pas réussi à assumer ses promesses. Il a échoué à défendre le prestige de l’Etat et n’arrive même pas à écouter le peuple tunisien. A quand une vraie rupture avec le passé ? à quand des élections libres qui mettront fin à tout ce flou, ces injustices et ce vide ??
Ne pas être convaincue par le président d'un gouvernement ne veut pas dire fondre un état. Donc être opposant à un gouvernement ne veut pas dire refuser d'obéir aux règles de l'ordre public ou de faire la désobéissance civile et fondre ce gouvernement. J'aime bien votre logique Certes mais lorsque vous mettez en "ou exclusive" le prestige de l'état et le prestige de peuple là je dirais que le prestige de l'état EST le prestige de peuple et vice versa , en aucun cas les 2 sont exclusifs l'un par rapport à l'autre. Et donc Mr le premier ministre, vous avez le droit à lui être opposant mais il faut le respecter pour respecter l'état où vous vivez .Les gens les plus médiocrement civilisés au monde ne sortent en "manif" qu'après s'assurer qu'il y ait au moins une ambulance de SAMU , une des pompier et des force de l'ordre les protégeant si non on annule les "manif" et non pas se faire penser aux complots dès qu'on voit de cette force leur limitant l'accès à un boulevard. Donc si on continue à confondre l'état avec le gouvernement nous n'allons jamais sortir de ce complot . Si on dit dégage à ZBA dit-on le à "sa" police? reste-t-on sans police? aujourd'hui si jamais nous aurons le droit à dire "dégage" à ce gouvernement c'est seulement car nous ne méritons pas avoir un état (comme définie dans les philosophies de l'état), nous encouragerions l'anarchisme. En tout cas c'est ce qu'on fera bien , 80% du peuple tunisien est pour dire "dégage" au "BCE" . Vous n'êtes pas ni vous ni beaucoup d'autres de l'état dont parle ce monsieur car cet état est le fruit d'une philosophie qui donne à l'état "la capacité de l’État à travers son appareil administratif à s’emparer du monopole de la violence physique et symbolique" cette philosophie n'est pas la nôtre et ne le sera jamais donc vaut mieux que nous laissons tomber l'idée de faire un état.Bref enfin nous parlons des choses sans savoir leurs définitions!
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RépondreSupprimerEn analysant un peu la situation des détenus de l'ancien régime, et ceux qui sont encore libres, j'ai tiré une simple conclusion: Les ennemis de kamel ltaief sont en prison, alors que ses amis sont libres tels que les filles et les gendres de Zaba,Ghannouchi,Morjene... Décryptez nous l'énigme kamel ltaief, et tout rentrera dans l'ordre
RépondreSupprimer@ wael: je n'ai jamais parlé d'une désobéissance civile et fondre ce gouvernement. je n'ai jamais manqué de respect au gouvernement ni à son PM ... tout ce que j'ai fait dans cet article est d'essayer de déchiffrer les déclarations de BCE. et de dire d'une façon civilisée et polie que son discours ne me convaint pas ... le reste, on peut le discuter calmement
RépondreSupprimer"il a commencé à menacer le peuple. Sécurité ou liberté ?" Un préjugé qui a été cuit avant même le discours. La sécurité et la liberté cette dualité était, dès la nuit des temps dès la naissances des états, une des principale racine de la naissance de la théorie de l'état voire cela était la principale racine même : l'état est donc une abdication de ses droits naturels au profit d'en avoir des autre citoyens ou civiles . c'est donc ne plus essayer de se faire protéger par la force que la nature lui a allouée mais d'être sécurisé par l'état et cette dernière lui garantie des droits civiles (les libertés) ce n'est pas donc nouveau cela et n'a pas été exactement provoqué par M. "BCE". C'est donc se faire debrasser ses droits naturels : tuer pour manger et/ou crier et hurler pour se faire entendre, et les remplacer par des droits civiques genre faire des manifestations avec gardes et avec comme j'ai dit des ambulance et de force de l'ordre à ses cotés et non pas en front de lui. c'est donc un "chantage" légitime si c'est de ça dont vous parlez.
RépondreSupprimerLe style de Wael est ce genre de personne qui ont peur pour leur business et que le moindre faut pas dans leurs chiffres, les voila déjà affolé. ou bien le raccourci le plus simple ex RCD qui temporise pour retrouver la "vrai" liberté : a savoir le retour en force de la dictature.
RépondreSupprimer@Hassene désolé monsieur de décevoir vos critiques personnelles , je ne le suis pas. Par contre je voulais chercher une logique qui s'adresse à mes propos mais je craints avoir échoué.
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RépondreSupprimerDe toute façon tout ça pour dire qu'avec la réalité actuelle dont je repète 80% du peuple sont avec la chute de tout ce qu'on peut maintenir d'un état déja épuisé je dit bien que Ibn Khaldoune avec la dualité "civilisation et de nomadisme" où il récapitule l'histoire de la Tunisie antique en une alternation entre ces 2 situations et compte tenu de ce que par exemple Karl Marx dit "Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre." ainsi de ce que Abi al Kacem A-Chebi dit décrivant le peuple tunisien :نتَ روحٌ غَبِيَّة ٌ، تكره النّور،
RépondreSupprimerوتقضي الدهور في ليل مَلْس...
أنتَ لا تدركُ الحقائقَ إن طافتْ
حواليكَ دون مسّ وجسِ...
je conclus qu'il vaut mieux écouter et suivre la majorité du peuple et s’agenouiller devant l'avis majoritaire et espérer être fautif .