mardi 3 mai 2011

"Ettounsi" et la liberté d'expression (hommage à Zouheir Yahyaoui)

aujurd'hui, le 3 mai, est la journée internationale de la liberté de la presse. après le 14 janiver, la Tunisie et ses journalistes auront dû fêter cette journée avec fierté ... hélas, ce n'est pas le cas. car c'est avec amertume que nous vivons cette journée. c'est avec inquiètude que nous regardons la liberté de la presse, auujourd'hui, pas seulement en Tunisie mais dans le monde entier ...

ce matin, avant même de prendre mon petit café, je reçois un coup de téléphone de la part un ami. il me demande gentillement de supprimer une vidéo à lui que j'ai filmé et publié hier soir ... "j'ai eu des graves problèmes avec des gens importants" me dit-il et j'ai pas insisté ... par lacheté ou par amitié ou par respect ... je ne sais pas trop, mais j'ai cédé à sa demande ...

il décroche, et je me rappel que je suis journaliste, normalement ... que j'ai le droit de dire et de filmer ce que je veux ... je me rappel aussi qu'aujourd'hui est la journée internationale de la liberté de la presse ... quelle ironie! elle démarre bien ma journée!

cependant et malgré tout, je vais célébrer cette journée. cette célébration sera un hommage à Zouheir Yahyaoui. mort le 13 mars 2005, il est et il restera toujours le symbole de la liberté d'expression en Tunisie. syberactiviste sous le nom de "Ettounsi" sur le site "TUNeZINE", cet homme nous a donné une leçon de patience, de pertinence, de militantisme et de sincérité... il passe deux ans à la prison de Borj El Roumi sous la torture et l'humiliation ...

rien qu'en lisant ses articles, vous pourrez retracer l'univers de Zouheir. un univers de souffrance mais aussi de principes et de sagesse.
je pense que si Zouheir était parmi nous, dans cette "nouvelle Tunisie", il sera encore plus révolté ou déçu de nos journalistes qui s'attachent toujours à leurs petits salaires de merde, à leurs petites personnes et à leur stabilité sociale futile ...

en essayant de faire le bilan de quelques années de travail dans ce domaine, un seul sentiment me prend: la honte!

un article de Zouheir Yahyaoui: "Ettounsi"

Zouheir Yahyaoui a sacrifié sa vie pour une seule cause: la liberté d'expression. qu'avons nous fait pour cette cause? qu'avons nous fait pour nous libérer de ce système d'information pourri? méritons nous vraiment cette breche de liberté que le peuple tunisien nous a offert le 14 janvier??

j'espère que nos journalistes prennent la peine de penser à ces questions ... bien que je doute bien que ça sera le cas.

3 commentaires:

  1. Je pleure, en fait, en lisant tes lignes.
    Je découvre ton blog au "hasard" de mes ballades, de liens en liens...
    J'aurai dû le découvrir plus tôt, bien plus tôt... qQuand il n'existait pas encore... Quand gamine, à des milliers de kms de la dictature, je lisais, passionnée les article d'Ettounsi, quand j'ai pleuré après avoir compris, quand mon but était de devenir journaliste pour aller casser la gueule à Ben Ali.
    Puis, j'ai grandi. Je me suis mariée, j'ai eu une famille. Et j'ai vécu en Tunisie, et j'ai compris que ça n'était pas aussi facile que ce que je fantasmais, gamine, en France, au fond de mon lit.
    J'avais un enfant, un mari. Je ne pouvais pas casser la gueule de Ben Ali.
    Puis je suis repartie en France.
    Puis j'ai eu mon troisième enfant, le 11 Janvier 2011, à la veille de la fuite de ce tyran. Victoire pour nous... Victoire...???
    Rêve éphémère, mais je m'en doutais. Et je m'en veux, mais que faire... Je ne peux plus rien faire. J'ai rien fait. Rien. Juste rêver dans mon lit.
    J'étais même pas sur place pour la Révolution. J'enfantais mon Jasmin...
    Mais la Tunisie, même si ce n'est pas mon pays, ni par mes origines, ni par ma nationalité, la Tunisie, ça reste mon pays...

    Merci à toi...

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